jeudi 2 octobre 2014

LE DOJO? LE SALUT? Bon à savoir....




Ces 2 petits articles pour en  savoir un peu plus  sur le  dojo ou le  salut.


Le dojo: temple ou salle de sport?


Par Pascal Krieger, Menkyo Kaiden Shindo Muso Ryu


Si vous avez visité plusieurs dojos, et dans des pays différents, vous n'aurez pas manqué de noter que certaines salles se rapprochent d'un lieu de culte, alors que d'autres présentent tous les aspects d'une cour de récréation. Dans un cas comme dans l'autre, l'exagération n'est pas souhaitable. D'un lieu de culte, le dojo ne devrait prendre que la notion de respect du lieu. Un dojo est un endroit de recherche de soi-même, d'expériences et d'étude des valeurs humaines. Il est normal qu'une certaine éthique soit de mise. Ceci dit, c'est aussi un lieu de vie. La fantaisie, l'humour, bref, l'expression de diverses émotions humaines y sont souhaitables, sans pour autant tomber dans une ambiance de foire. Tout est une affaire de dosage. Un dojo doit respirer la joie, l'enthousiasme. Les airs pincés de certains pratiquants nuisent à la réputation de leur dojo.
Tenons-nous aux choses simples et évidentes: une certaine discipline personnelle, une hygiène corporelle (Keikogi propre, ongles coupés), un vocabulaire contrôlé (respect de l'adversaire et du lieu), une attitude de travail positive (respect de l'enseignant - personne ne vous oblige à venir), aide aux débutants (il fut un temps où ...). Requérir ces qualités n'est pas excessif, nous semble-t-il.
Finalement, notons encore que le dojo est une représentation symbolique du monde, avec ses points cardinaux (à l'est, le shômen (mur d'honneur) ou kamiza au sud, le jôseki (mur des enseignants/anciens), à l'ouest, le shimoza (mur où devrait se trouver l'entrée - également place des élèves) et au nord, le shimoseki, le mur des débutants. Même si la salle ne se prête pas à cet arrangement, la séquence devrait rester la même. Cette notion géographique encourage le pratiquant à se situer dans un lieu et à ne pas se placer, inconsciemment, n'importe où.
Et il en va de même dans la vie...


 Rei ! Le salut : prosternation religieuse ou simple marque de respect?

Par Pascal Krieger, Menkyo Kaiden Shindo Muso Ryu

La position seiza (à genoux, assis sur les talons) et le salut en se prosternant devant un idéogramme peuvent gêner certains néophytes. Il est important que les enseignants expliquent aux débutants le sens du salut. En Asie, cette forme de salut est commune et n'a rien à voir avec la religion. Alors que nous adoptons une tenue vestimentaire asiatique en pratiquant un art venu précisément de cette partie du globe, il paraît cohérent que l'étiquette ait les mêmes origines. Le salut, avant tout, est une courte phase de transition entre les activités quotidiennes et l'activité plus intériorisée qu'est la pratique d'un budô. Une sorte de prise de conscience de l'endroit et de la nature de l'activité à laquelle nous allons nous consacrer pendant près de deux heures.
Le premier salut devrait être Shômen ni Rei ! Le salut au mur d'honneur qui est, chez nous, orné de l'idéogramme Dô: la Voie, commune à toutes les disciplines de notre club**. Le second salut, Sensei ni Rei ! peut s'adresser à l'enseignant quand il est en face. Il peut également s'adresser, pour chacun, à qui bon lui semble. Cela peut être un maître décédé, ses propres parents, ou la personne à qui le pratiquant choisit de dédier son entraînement. Puis, lorsque le pratiquant se place devant un adversaire/partenaire, un troisième salut à ce dernier est de mise. Ce dernier salut peut signifier: Merci de bien vouloir travailler avec moi, nous allons ensemble essayer de progresser et nous avons, pour cela, besoin l'un de l'autre.
Les mêmes saluts devraient être répétés, dans le même ordre ou à l'inverse, en fin d'entraînement. Ces diverses marques de respect ne sont pas de trop à une époque où les civilités sont réduites à un minimum.

** En Aïkido il s'agit de la  représentation de Morihei UESHIBA (photo, portrait...), fondateur de  l'Aïkido